Sacré Jo ! Sans lui le grand public n’aurait jamais entendu parler de Marie Laurencin. Quelle idée avaient Delanoë et Lemesle quand ils l’ont mêlée aux couleurs de l’Été indien ? Quand on pense qu’ils s’y sont mis à deux pour cette pâte à tartiner collante et farineuse… Peu d’aquarelles, à ma connaissance, dans la production de l’égérie d’Apollinaire, mais des huiles superbes remplies de personnages féminins aux grands yeux noirs, d’une fluidité incomparable. Le mystère nimbe, avec une palette d’une fraicheur remarquable, toutes ses toiles. Ses contes sont sourdement cruels. Les niais la trouvent mièvre. On leur rétorquera qu’Henri-Pierre Roché fut son premier amant et que Max Jacob la révérait (comme si ça pouvait leur en boucher un coin. A quoi bon, à quoi bon…) Si Georges Braque, Pablo Picasso, André Derain et Henri Matisse n’avaient occupé tout le terrain, leur contemporaine aurait ici la place qu’elle a au Japon. Celle d’une artiste majeure et incontournable dont la biographie est autrement plus insolente que la leur.
Mise en pageDessin original, à peu près 21 x 30 cm, novembre 2025
Albert Marquet, un myope, toujours sur les balcons, à peindre depuis sa chambre d'hôtel, des ports, des rues. Ne craignait ni les gris colorés, ni les couleurs soutenues. On peut voir au Musée André Malraux, du Havre, le très beau portrait qu'il a réalisé de son ami Matisse en haut-de-forme. Ces quelques lignes enlevées, à l'encre de Chine, sont réjouissantes.
Rosine. Acrylique sur panneau, 30 cm x 40 cm, 2018. Coll privée.
Merci à Philippe Delaunay - qui dédaigne les réseaux - d'avoir choisi mon tableau pour la couverture de son troisième livre de souvenirs. L'ouvrage, à compte d'auteur, est exclusivement à destination de ses proches.
L’homme qui louchait sur les tableaux des petits copains. Ils planquaient leurs œuvres quand il se rendait dans leurs ateliers de peur qu’il s’en inspire et qu’il en conçoive de meilleures. On lui doit cette phrase : « Les bons artistes copient, les grands artistes volent ! ». Son grand rival fut Matisse, qu’il ne parvint jamais à égaler. La puissance n’est pas la grâce.
Mise en formDessin original, à peu près 21 x 30 cm, octobre 2025
Sacré Jean. Au Havre, où tu naquis, on ne te voit plus. Je ne sais dans quelle réserve on a relégué la grande sculpture, très moyenne au demeurant, qu'on a longtemps croisée au musée Malraux (c'était avant que la grenouille ne se veuille aussi grosse que le bœuf et que le musée ne prenne le nom de MuMa). Personne n'a eu l'idée de donner ton nom à une école (ceci dit, tu as assez répété que tu n'aimais pas les enfants). Il n'existe qu'une petite rue qui porte ton nom, perdue dans le sud de la ville, où personne ne va jamais se promener. Je n'en avais même pas connaissance avant ma recherche Google. C'est peut-être mieux comme ça. En attendant, c'est dimanche, la tempête s'est éteinte, je range mes catalogues, je fais ton portrait.
Mise en pageDessin original, à peu près 21 x 30 cm, octobre 2025
Dessin traditionnel – encre de Chine – sur textures diverses et papiers découpés (scannés, pétris, pliés, grattés). Typo maison. Le tout mouliné avec Photoshop.