Croquis et crayonnés de nos contemporains en maillot au bord des plages (4)…

il y a 4 semaines
Parfois les baigneurs on les attrape au vol
D’un seul mouvement de crayon
Un 6b crayon Bic qui chante un gris lustré

L’œil sent plus qu’il ne voit
La pensée a fondu
Le poignet est souple

La mine guide, entraine la main
(Un dessin raté c’est tout le contraire)
Epouse le rodéo du trait.

Plus tard à la terrasse du café
Avant que le temps ne se renfrogne
On posera des noirs brillants
Au crayon Tombow 5B

Homo-graph Mono 100
(Un peu cher mais ça va, c’est de la balle, envoyez m'en une trousse pour la réclame gratuite)
Crayon, 21 cm x 29,7 cm, juillet 2025
Crayon, 21 cm x 29,7 cm, juillet 2025
Détail
Détail

Lino Ventura et Le porteur d’eau de Séville…

il y a 1 mois
Une cuiller d’essence de térébenthine, une goutte d’huile de lin, une noisette de Terre de Sienne brûlée, papier toilé, 30 cm x 40 cm, 2025, en progression … (Voir l’œuvre)

Dans les années 70 mon père achetait chaque semaine un fascicule Alpha « Histoire de l’Art ». Tous les quinze ou vingt numéros, il les reliait en passant dans les agrafes deux lames d’acier qu’il glissait ensuite dans des couvertures cartonnées noires et or. Ces grands livres m’en imposaient.
J’étais enfant, je passais des heures, allongé sur mon cosy-corner, à regarder toutes ces reproductions de tableaux. Je ne ratais pas un numéro. Je ne lisais rien mais j’examinais toutes les images. Je mûrissais mon goût pour les fortes femmes en contemplant des Rubens et des Renoir. Ça me distrayait des Fripounet auxquels m’avait abonné une vieille cousine.
Un jour j’ai vu Le porteur d’eau de Séville, de Velázquez. Cette toile m’a beaucoup troublé. J’ai immédiatement reconnu un acteur très en vogue à cette époque : Lino Ventura. Je ne m’expliquais pas qu’il puisse être à la fois dans un tableau ancien et dans les pages de Télé Magazine. Il avait beau me paraitre vieux, je sentais bien que quelque chose clochait.
Les années ont passé. Ma confusion d’enfant s’est évanouie. J’ai enfoui l’anecdote dans les replis de ma capricieuse cervelle.
Jusqu’à ce que l’envie de peindre cette vieille barbouze me prenne.Aux premiers coups de pinceaux le souvenir a ressurgi. Je me suis revu dans ma mansarde, à plat ventre sur mon couvre-lit chenille jaune, confondu par la ressemblance entre le parmense et le sévillan. J’ai souri.

Depuis j’ai vu presque tous les films de l’un et presque toutes les toiles de l’autre. Pourtant, jamais encore je n’avais raccroché les wagons de ce train de souvenirs..

Le Porteur d’eau de Séville, Diego Velázquez, huile sur toile, 106,7 cm x 81cm, 1620

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On The Road Again, spéciale dernière…

il y a 1 mois

On The Road Again… Dernière ligne droite, dernier raidillon avant le tombé de rideau. Chausse tes boots, lève ton pouce, arrache-toi de ce canapé qui t’englue et taille la route. Va, roule, cours voir cette expo. Il sera toujours temps, place du Châtelain, quand tu t’en seras mis plein les mirettes, de t’arrêter en terrasse pour siffler une bonne binouze.

On rappelle l’essentiel : c’est à Bruxelles, chez Huberty & Breyne, et c’est David Merveille qui a concocté ce cocktail d’artistes. Le 19 juillet au soir il sera trop tard.

(Certes, nous avons proposé des huiles. Mais il y a aussi ces fusains de 30 cm x 40 cm à retrouver là-bas…)


Fusain, 29,7 cm x 42 cm, 2018

Fusain, 29,7 cm x 42 cm, 2018

Fusain, 29,7 cm x 42 cm, 2018
Fusain, 29,7 cm x 42 cm, 2018

Odette…

il y a 12 mois

Odette, 1970, à Tunis. Ses derniers feux.

Elle s’accrochait encore, partait souvent à La Goulette pour pleurer dignement son mari.

Après ce furent Sarcelles, l’amertume, la rancœur, la maladie. Sa féminité guindée et souriante n’avait plus de raison d’être. Ses manicotti et les robes fleuries qu’elle se cousait non plus. Elle n’a pas fait long feu dans ce nouvel appartement tapissé de moquette, excepté aux plafonds.

Je me demande bien pourquoi je vous raconte tout ça.

Tentative pour une Marlène…

il y a 2 ans

Tentative pour une Marlène…
Le front taurin, la pommette haute, le nez fort, l’œil qui pétille comme un soda Lidl, le retroussis de la bouche, les épaules rondes, le buste spacieux, le ventre volé à Renoir, des hanches qui réveillent des envies de pétrissage et les jambes modelées par Maillol : tout est beau et bon à inventer, à dessiner dans cette égalisatrice entêtée des droits des hommes et des femmes. Tout est prétexte à chanter la rencontre du papier à grain et de la mine.
Que n’avons-nous pu la croquer sur le vif.
Plaignez celui qui n’aime pas ce qu’il désire.

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Bouge de là…

il y a 2 ans
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Pages de cahier à dessins, remplies depuis les sables mouvants qui entourent mes écrans et dans lesquels je m’enfonce inexorablement en m’abreuvant de stupidités et de thé tiède.

« Mais bouge de là ! » me dis-je, me répété-je, me supplié-je…

Rien à faire… Ferais mieux de ranger l’atelier, de terminer ce bouquin d’Albert Paraz Le gala des vaches, de travailler mes fins de parties ou d’aller roder sur le bitume ma nouvelle paire de Chukka Maple Grove…

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L’art est forme de retraite…

il y a 3 ans
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 De quelques manifestants…

La « gauche » manque terriblement d’ambition et l’extrême-gauche, depuis qu’elle a renoncé à la révolution, a perdu le sens de la fête… Déjà, 60 balais, c’est trop. On veut la retraite à 55 ans, la semaine de 4 jours (28 heures) et 8 semaines de congés payés.

Plutôt que de s’abrutir au travail on pourrait se mettre à réfléchir, à se cultiver vraiment, à bloquer le manège imbécile qui tourne de plus en plus vite, de plus en plus longtemps. 

Vive l’entropie !

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 Encre de chine, 21 cm x 29,7 cm, février 2023

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 Encre de chine, 21 cm x 29,7 cm, février 2023

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 Encre de chine, 21 cm x 29,7 cm, février 2023

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 Encre de chine, 21 cm x 29,7 cm, février 2023

Ailleurs je perds mon temps…

il y a 3 ans

portrait soluto huile peinture

Huile sur toile 24 cm x 30 cm

Quand je comprends qu’il est bien tard, que les années qu’il me reste n’en finiront plus de se jeter sur moi pour mieux m’éviter, que je sens les regrets sédimenter au fond de mon cœur, je ne suis bien que là, arrimé à ma chaise, sur mon tapis de bambou, à distance de mon chevalet d’un demi bras.
Cinq litres de white spirit en bidon sous la main gauche, mes couleurs dans leurs bacs sous la droite, l’essence et l’huile dans leurs godets, les pinceaux en bouquet dans leurs pots, le front sous la lampe et ma palette chargée sur mes genoux j’attends.
Je me débarrasse du monde comme il se débarrasse de moi.
C’est un processus, pas même une fiction.
L’impensé, à coups de lignes et de masses, s’ordonne, trouve sa cohérence, se dévoile. C’est un mouvement inquiet qui cherche son apaisement par un saisissement. Je ne veux rien sinon glisser hors de moi, guidé confusément par la vibration des couleurs, par l’ivresse d’un geste délié, d’un trait retenu. Je suis dans la pâte que j’écrase sur la trame de la toile, dans la soie du pinceau, dans la main qui porte mon désir, dans l’image qui émerge.
Je me plais là, infiniment paisible, en retrait des pensées, à camper à l’abri des mots, baigné dans la sensation intense d’être au bon endroit, au bon moment.
Ailleurs je perds mon temps.

Voeux 2023 (qui ressemblent étrangement à ceux de 2017…)

il y a 3 ans
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Mes bons amis,

Cette année 2023 ne sera ni pire, ni meilleure que les précédentes.

Elle charriera son lot de malheurs et de joies mesquines. Nous frémirons de plaisir un jour pour mieux nous morfondre le lendemain. Les circonstances nous bringuebaleront, nous nous convaincrons d’être responsable de nos réussites, tous nos échecs seront la faute à pas de chance, à l’adversité, aux cons qui ne manquent pas et surtout à la réalité qui ne se conforme jamais de bonne grâce à nos désirs.

Des volcans vont péter, des tsunamis vont engloutir, des maladies vont décimer, des petits enfants en Afrique continueront d’être échangés contre du bétail pour aller travailler dans des mines.

Chez nous, sachons nous recentrer, les chauffeurs d’opinions, pour tromper leur ennui, attiseront des rancœurs. Ils débusqueront des scandales et exciteront les bas instincts des naïfs qui pensent de traviole. Le tweet meurtrier et le post définitif n’ont pas fini de sévir. La langue vipérine sera maniée, parfois avec talent, pour que nous avalions mieux les couleuvres.

Les meutes y trouveront leur content. Elles se griseront au bashing, à la louange imbécile. Grondements et jubilations seront garantis derrière les écrans. La vérité sera validée par l’audimat et la raison du plus fort se comptera en millions de vues sur YouTube.

Des oiseaux de mauvais augure passeront tout au hachoir de la désespérance et des ravis de la crèche sèmeront de l’espoir en confetti à pleines poignées. On gobera des foutaises. On s’en remettra toujours, à coups d’illusions, de drogues, de coups tirés, d’excès de travail ou de flemme, de carte bleue…

Parfois nous nous apercevrons dans les miroirs. Nous penserons à nos amours, à nos morts, à nos enfants et, sans trop y croire, aux jours où nous ne serons plus.

Les vœux 2023, à part faire coucou aux poteaux, n’ont aucun intérêt.

Plutôt que de vous laisser malmener par les circonstances, ou berner par la propagande, prenez plutôt de bonnes résolutions : promettez-vous de venir sur mon fil, mon blog, mon site, mes pages.

Au moins pourrez-vous vous y régénérer l’œil avec de la peinture fraîche et des dessins diversement troussés !

La bise aux filles, à tout bientôt, donc…