Au hasard

Au 47 bis de la rue J.J.Rousseau Marion rêvasse ou chante la vie profonde…

il y a 16 ans

La vie profonde

Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain,
Étendre ses désirs comme un profond feuillage,
Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage,
La sève universelle affluer dans ses mains ! Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face,
Boire le sel ardent des embruns et des pleurs,
Et goûter chaudement la joie et la douleur
Qui font une buée humaine dans l’espace ! Sentir, dans son coeur vif, l’air, le feu et le sang
Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre.
– S’élever au réel et pencher au mystère,
Être le jour qui monte et l’ombre qui descend. Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise,
Laisser du coeur vermeil couler la flamme et l’eau,
Et comme l’aube claire appuyée au coteau
Avoir l’âme qui rêve, au bord du monde assise…

 

  Anna de NOAILLES  

Elle est gaie et pensive ; elle nous fait songer…

il y a 13 ans

Soluto Ronsard sonnet carpe diem peinture dessin voyage voiture

(Toujours extrait de la même toile à venir… Quel suspens!)

Elle est gaie et pensive ; elle nous fait songer
À tout ce qui reluit malgré de sombres voiles,
Aux bois pleins de rayons, aux nuits pleines d’étoiles.
L’esprit en la voyant s’en va je ne sais où.
Elle a tout ce qui peut rendre un pauvre homme fou.
Tantôt c’est un enfant, tantôt c’est une reine.
Hélas ! Quelle beauté radieuse et sereine !
Elle a de fiers dédains, de charmantes faveurs,
Un regard doux et bleu sous de longs cils rêveurs,
L’innocence, et l’amour qui sans tristesse encore
Flotte empreint sur son front comme une vague aurore,
Et puis je ne sais quoi de calme et de vainqueur !
Et le ciel dans ses yeux met l’enfer dans mon cœur !

 

   Victor Hugo

 

 
A 

 

Louise Bourgeois, Thomas Fersen, l’association libre…

il y a 4 semaines
Louise Bourgeois, encre de Chine, lavis, A4, 2025
Louise 

Tes lèvres, Louise,
Sont des portes d'église
Où j'entre le matin,
Le chapeau à la main.
Tes lèvres, Louise,
Penses-tu ce qu'elles me disent,
Ou c'est du caraco,
Le rubis d'un mégot?

Après tout, peu importe
Où j'allume ma clope,
Aux premiers feux du jour
Ou aux foudres de l'amour,
Si les miennes se grisent
À tes lèvres, Louise

Sur tes lèvres, Louise,
Les miennes sont assises.
Je ne décolle plus les fesses
De ce banc de messe.
Tes lèvres, Louise,
Crois-tu ce qu'elles me disent,
Ou cette basilique
Est un kiosque à musique?

Après tout peu importe
Où j'allume ma clope,
Si ce n'est pas l'amour,
Ce sont les alentours
Si les miennes se grisent
À tes lèvres, Louise.

Ta lettre, Louise,
Est arrivée tantôt.
De tes lèvres cerise,
Elles portent le sceau.
Tes lèvres, Louise,
Me donnent congé.
Ma rage s'épuise
Sur mes ongles rongés.

Paris te contient
Et je suis jaloux comme un chien.
Je reviens gratter à ta porte.
Tes lèvres sont closes.
Louise, tu m'envoies sur les roses,
Dis-moi quelque chose...
Rien.

Louise je ne veux plus
Que tu passes la nuit
En bas de l'avenue,
Sous un parapluie.


Thomas Fersen

Alain Korkos…

il y a 19 ans

Merci, Alain, d’avoir joué le jeu…

Loin de nos blogs plus ou moins narcissiques Alain Korkos nourrit la BoÎte à Images de billets stimulants qui nous invitent « à nous arrêter pour regarder les images autrement« … C’est cultivé, solide, fin et drôle… De plus ses fidèles commentateurs viennent régulièrement compléter les propos du maître des lieux par des remarques et des informations souvent pertinentes… Que demander de mieux?…