
Huile sur toile 24 cm x 30 cm
Quand je comprends qu’il est bien tard, que les années qu’il me reste n’en finiront plus de se jeter sur moi pour mieux m’éviter, que je sens les regrets sédimenter au fond de mon cœur, je ne suis bien que là, arrimé à ma chaise, sur mon tapis de bambou, à distance de mon chevalet d’un demi bras.
Cinq litres de white spirit en bidon sous la main gauche, mes couleurs dans leurs bacs sous la droite, l’essence et l’huile dans leurs godets, les pinceaux en bouquet dans leurs pots, le front sous la lampe et ma palette chargée sur mes genoux j’attends.
Je me débarrasse du monde comme il se débarrasse de moi.
C’est un processus, pas même une fiction.
L’impensé, à coups de lignes et de masses, s’ordonne, trouve sa cohérence, se dévoile. C’est un mouvement inquiet qui cherche son apaisement par un saisissement. Je ne veux rien sinon glisser hors de moi, guidé confusément par la vibration des couleurs, par l’ivresse d’un geste délié, d’un trait retenu. Je suis dans la pâte que j’écrase sur la trame de la toile, dans la soie du pinceau, dans la main qui porte mon désir, dans l’image qui émerge.
Je me plais là, infiniment paisible, en retrait des pensées, à camper à l’abri des mots, baigné dans la sensation intense d’être au bon endroit, au bon moment.
Ailleurs je perds mon temps.
Ah! nom de dieu l’oiseau! j’suis à la bourre !
Raté les trois derniers post, postures mais ce postérieur là me réjouis d’avoir loupé vos mécontentements antérieurs.
Quel cul ! Quel paysage!
(et si je peux me permettre une vos plus belle toiles)..
Ben alors, Françoise, faut suivre ! En ce moment j’ai la fièvre ! Ça chauffe à l’atelier ! Je poste un jour sur deux, ou presque… C’est pas une toile, c’est un panneau de bois : pour éviter le grain, pour que ma belle puisse avoir la peau lisse au cul (oh, j’ai honte, j’ai honte…)
A tout bientôt…
Troublantes décasyllabes …et beau clair de lune.
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Les grands jets d’eau sveltes parmi les marbres Je les vois s’élever, s’élancer, crépiter, je sens leur sourde charge érotique, et les sanglots d’extase m’atteignent. Je devais avoir 16 ans quand j’ai acheté par hasard ce recueil, en poche, loin des éditions classieuses de Gallimard Poésie. Je ne me doutais pas que beaucoup de ces vers m’accompagneraient si longtemps… Do, mi, sol, mi, fa…
Tout ce monde va, rit, chante… 😉