A contresens, chanson politique…

il y a 10 ans
portrait soluto croquis crayon
Huile sur toile, 40 cm x 40 cm, 2015

Héros par erreur
Conflits d’atterrés
Chemin pour chômeurs
Défi défilé
Là-bas la rumeur
Délit d’asphyxiés
Chante à contrecœur
La peur contrariée
Fini les copains
Fini la concorde
Papier Salopin
La rue les absorbe
Grimaces et menaces
Vies qu’on cadenasse
Terminé monnaie
Crédits écrêtés

Indélicat boss
Patron pas très net
Mielleux jusqu’à l’os
Sourire à fossettes
Attention tensions
Piégées les promesses
Cachée l’intention
Truquée la caresse
Soignée la vitrine
Passée vaseline
Bagout blagounettes
A la moulinette
Lancées tentacules
Puissance et calculs

Ici on s’enlise
La faute à la crise
Joie des actionnaires
Ça délocalise
Sans en avoir l’air
Pointer l’incapable
Pendre les coupables
Médias syndicats
Mafieux caïdat
Stimuler la peur
Echauffer la masse
Exciter la casse
Bouillent les rancœurs
Pilleurs torpilleurs
Des voix pour la haine
Prime à la gangrène

Les indemnisés
Tous idem niqués
Quoique l’on raconte
Sont laissés-pour-compte
La gueule à l’envers
Et les bras ballants
Perdent leur sale air
Et leur bel élan
Reprendre à l’enfance
Le droit à l’errance
Renier les cadences
Entrer dans la danse
De la décroissance
De la décadence
Désobéissance
Vivre à contresens

Soluto                          Le 28 novembre 2013

 

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6 commentaires

  1. J’aurais aimé écrire vos huit derniers vers.

    « Reprendre à l’enfance
    Le droit à l’errance
    Renier les cadences
    Entrer dans la danse
    De la décroissance
    De la décadence
    Désobéissance
    Vivre à contresens »

    Putain, c’est beau…

    Oups, pardon, ça m’a échappé… 🙂
    ¸¸.•*¨*• ☆

    1. Merci Célestine… (Vous êtes pardonnée. D’autant que si vous les aviez écrits vous m’en auriez privé…)

  2. Sans doute des surpris, des ébahis, des muets, des suffoqués, des nez bouchés, bouche ouverte à l ‘irrespirable .La masse est exsangue.
    Et puis la femme lunaire, décroissante,désobéissante, errante,niquée..
    Une danse? Cher Soluto?
    Bien à vous.
    Françoise.

    1. Ah, bien sûr, la femme lunaire, à cheval sur son croissant, qui monte et qui descend comme le pompon du manège… Celle qu’on décroche parfois, soumise et tricheuse, toujours droite même à genoux, dans la nature ou l’anathème, vaut bien quelques pas de danse… Tandis que la masse fait banquette, trop occupée à regarder ailleurs en se pinçant le nez, glissons-là sur la piste du bal. Nous rêvons d’un combo élégant, d’une robe de soie olive à dos nu, d’un casino de stuc scintillant dans une nuit phtalocyanique, d’une errance chaloupée, d’une désobéissance maitrisée et d’une nique au monde entier…

  3. Dans cette actualité qui nous fait perdre notre latin, où les idées rances bégayent et radotent, où les perspectives s’écrivent à coups de vocabulaire limité et de mots vidés, où les invectives à la citoyenneté ressemblent à des lignes pour lecteur débutant voire au manuel de survie Castor Junior…. Merci de pousser la chanson politique !

    1. Je ripe, je dérape, de mauvaises idées me hantent. Tous ces calculs, ce gavage médiatique, cette excitation savamment entretenue pour tout ce qui se consomme, se pille, s’avilit, ce mépris de la pensée et cette adoration du slogan, de la formule, du trait facile, assassin, complaisant, vicieux… Il m’est de plus en plus difficile de n’y voir à l’œuvre que les mauvaises passions aveugles de l’homme. J’ai peur que nous servions malgré nous des intérêts supérieurs, que vous et moi ne soyons (avec nos idées déviantes, critiques, narquoises parfois) que quelques dupes de plus destinés à compléter un effet de réel… Je sais qu’il n’y a pas d’arrière-monde. Mais celui-ci tourne au simulacre… Nous en reparlerons bientôt de vive voix j’espère…
      Merci de votre passage Sylvie…

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