Vers la fin de ce blog?

il y a 11 ans

OverBlog héberge mon blog depuis quelques années. Jusqu’à présent nos relations, quoique distantes, étaient courtoises et respectueuses. Bon an mal an tout se passait plutôt bien. Mais ces coquins m’ont prévenu et ont changé de ton : si je n’allonge pas la mitraille, si je ne migre pas vers un compte premium la publicité viendra s’incruster dans mes pages.

« OverBlog se doit aujourd’hui de s’adapter afin d’assurer sa pérennité et son développement… »

Je m’interroge donc sur l’intérêt de continuer de l’alimenter.

Je n’aime pas ces faux-airs de maitre-chanteur, cette façon de me signifier qu’il faut que je raque parce que je coûte plus que je ne rapporte. Hé ! Je le sais bien ! C’est ce qui fait mon charme en général. Je souffre donc qu’on s’en plaigne.

De surcroit il me déplait d’imposer à mes rares visiteurs la réclame de Tartempion. Je les invite à passer voir ma page, que je compose douce et sereine, et toc on profite de leur venue pour les inciter à acheter je ne sais quoi ! L’idée me crispe…

De toute façon, depuis l’expansion des « réseaux sociaux », la chute de mes visites, si j’en crois mes statistiques, est vertigineuse. Elle a été divisée par trois, et même par quatre certains jours. Pour être clair, quand je rallie quarante passages, c’est que je suis dans un bon jour !

Je ne voyais pas les choses ainsi. Je voulais utiliser Facebook pour orienter les curieux vers mon blog. Mais en m’installant naïvement dans le fil d’actualité des petits camarades je leur ai donné l’excuse, au contraire, de ne plus venir jusqu’à lui. D’un clic, d’un « J’aime » hâtif, amical, presque automatique, ils semblent m’adresser un coucou souriant, un clin d’œil au passage, un geste de connivence. Je m’en contente mais je demeure un peu frustré.

Allons ! Je sais bien que tous ces « j’aime » ne se valent pas… Quand tel artiste discret, peintre ou dessinateur, que j’aime sincèrement, me distingue dans la logorrhée d’un fil d’actu, quand telle femme naguère convoitée ou chérie appose son « j’aime » délicieux comme une trace de rouge à lèvre sur ma joue ou quand tel philosophe élégant vient souligner quelque image réussie je m’épanouis tout à fait…  Mais il y a tous les revers… Les inconsistants, les dispersés, les cliqueurs compulsifs, les joyeux pitonneurs qui épuisent, épuisent, épuisent…

Je vous épargne (pas tout-à-fait) mes prompts refroidissements quand, curieux de savoir qui se cache derrière tel ou tel profil aimant, je tombe sur des citations à tire-larigot de Coelho ou de Saint Exupéry, sur des aphorismes niaiseux mal orthographiés, sur des émerveillés de la vie comme elle va ou sur des statuts furonculeux, pleins d’aigreurs et de ressentiments, tous gorgés de moraline.

Il est donc possible que je renonce à ce blog si la menace d’OverBlog est mise à exécution. Peut-être chercherai-je un autre hébergeur. Rien n’est moins sûr… Peut-être me concentrerai-je sur mon site que je mettrai à jour plus régulièrement.

Je réfléchis…

Et sur ce je file à l’atelier, mon carnet de croquis sous le bras. J’ai chargé ma clé USB de quelques albums de Petrucciani, de morceaux de Grappelli et de chansons d’Abbey Lincoln.  Dans mon panier j’ai mis la moitié d’un clacos, une baguette, des pêches, des prunes et une bouteille de Saumur.

Je devrais tenir jusqu’à 22h00.

Pas la peine de venir sonner… Je n’ouvrirai pas.

portrait soluto huile peinture

Crayon — 85 mm x 125 mm — Août 2014

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17 commentaires

  1. La publicité est déjà là cher Soluto – Vous ne l’avez peut-être pas si vous utilisez un bloqueur de pub genre Ad block +.

    Sans ce bloqueur cela donne ceci :

    Pour ma part, découvrant la chose au retour des vacances  j’ai illico d’aller jeter mes valises ailleurs !  

    Pour résumer mon sentiment, ce que j’ai écrit ailleurs, avant-hier : 

    Je viens de découvrir cette « joyeuseté » d’Overblog en rentrant de vacances…. Après donc  avoir cherché à nous forcer à adopter leur nouvelle version pourrie (qu’ils vont finir par généraliser), c’est désormais la pub imposée ! 

    Cette méthode de captation de blogueurs en leur proposant à l’origine une plateforme conviviale, gratuite et garantie sans publicité, ceci afin d’obtenir des contenus consistants, donc du trafic et de la fidélisation, pour ensuite après quelques années après imposer une plateforme dégradée, à laquelle vient s’ajouter aujourd’hui la publicité, est parfaitement inacceptable.

    Ad block est un bon système. Mais hélas  tout le monde est loin de connaitre cet additif à Chrome. Et bon nombre de lecteurs vont se retrouver à consulter des pages remplies de guirlandes publicitaires, contre la volonté des bloggeurs.

    Pour ma part je prends donc le parti de changer de plateforme. 

    Je viens d’ailleurs ce faisant de m’apercevoir que ces sagouins d’overblog ont aussi main mise sur les images hébergées chez eux. 

    Je m’explique : si on veut transférer un billet d’Overblog sur nouvelle plateforme de manière fort simple on reprend la version HTML du billet et on le colle dans la nouvelle plateforme… Le tour est joué. 

    Sauf que si les images du billet ont été stockés sur la partie image de votre espace Overblog  et bien, après rafraichissement de l’écran, au lieu de l’image vous avez un gros logo overblog !… Ce qui impose de reprendre toutes les images, une par une !

    Raison de plus pour aller voir ailleurs…. Overblog a vécu. 

    Pour ma part chez choisi Blogger, qui au final m’apparait bien plus convivial :

    http://epigrammeoeil.blogspot.fr

    Je suis conscient que c’est toujours un dilemme… Partir ou pas ? Arreter ? Poursuivre ? A partir d’une feuille blanche ? etc.

    En espérant que vous trouviez le meilleur compromis.

    Bien amicalement

    Axel

    1. Cher Axel,
      Vous avez bien fait de partir. Il ne faut pas s’en laisser compter. Grâce à mon fils j’ai pu rapatrier l’essentiel des publications d’over-blog (j’avais pris la précaution de ne pas héberger mes images chez eux)
      J’espère que vous êtes satisfait de votre nouvel hôte. Je vais de ce pas me promener sur votre page.
      A tout bientôt,

  2. J’ai mis un peu de rouge à lèvres, je ne commente pas toujours, mais j’aime ce que vous faites et je suis très peinée que vous arrêtiez.

    Saleté de monde bouffé par la pub…

    1. Remettez le rouge, restez silencieuse si commenter vous répugne, ravalez votre peine et revenez me voir ici…
      La pub ne digère pas qu’on lui tienne tête!
      Ici, en tout cas, on ne verra que la promotion de ceux que j’aime, qui n’ont rien d’autre à vendre que du désir, des images et de la sensualité.
      A très bientôt Célestine…

  3. Déception compréhensive , je vis la même , et changer d’hebergeur n’y changera probablement rien à long terme . Après réflexion, j’ai vu les choses avec davantage de souplesse , nous avons bénéficié d’un support extraordinaire de communication et d’expression. Simple, efficace , et divinement appréciable lorsque l’on pratique un métier  » créatif » . Nos grands-parents dépendaient de réseaux humains pour pratiquer leur art, et je préfère largement le réseau informatique , lorsqu’il s’agit d’exposer un travail ou d’en découvrir un autre . Au moins le réseau informatique est neutre ; La pub de toute façon , scie la branche sur laquelle elle se trouve, car en la banalisant partout , elle perd toute son efficacité , et je ne suis pas certains que les annonceurs restent encore longtemps couillons comme ça à payer des fortunes des placards à l’efficacité quasi-nulle pour certains . Rester là , payer pour continuer … c’est au choix . Bien sûr , la classe de ce blog est taguée sans vergogne , mais vous avez la chance d’avoir un public compréhensif , qui a acquis l’aptitude d’avoir le regard orienté directement vers l’essentiel 

    1. Cher Yal je ne suis pas aussi compréhensif que vous. La publicité me débecquette quand on me l’impose. Elle m’était devenue intolérable quand elle se pavanait pour taper dans l’œil de mes visiteurs. J’ai déménagé!
      Ici je crois être chez moi… Par conséquent le marché s’arrête à ma porte.
      Comme vous cependant j’aime flâner sur des pages de hasard. Je ne suis pas sûr, par contre, que le réseau informatique favorise les jolies rencontres. Il allèche, tente, stimule l’attention, mais comme ici tout passe, tout, par conséquent, lasse… J’aime l’ambiance des galeries, la sensualité d’un livre qu’on ouvre, le dessin qui s’échappe d’un carton… Je veux rester incorrigible et ne prendre le réseau que pour ce qu’il est: un moyen de circuler plus qu’un moyen de s’arrêter…
      A bientôt Yal…

  4. Toutes ces petites fenêtres qui bougent dans tous les sens et qui essayent d’attraper le regard , n’arriveront pas à me détourner de l’essentiel ni de votre travail ! (Tiens, ça me rappelle ma première boîte mail, laquelle à chaque bas de page, il y avait un éléphant qui agitait sa trompe et qui dérangeait terriblement mon correspondant…). Juste que cette pollution ne fait pas propre sur d’aussi jolies pages. La pub ne m’atteindra jamais ! A la télé, je coupe le son et j’en profite pour faire autre chose, à la radio, idem ! Je ne regrette pas de faire partie de ces quarante là… Vous avez bien compté ? C’est vrai que Facebook est tellement facile pour « s’exprimer » d’un like ou d’un waouuuu et si par malheur l’expression se fait plus longue, elle est minée de fautes grotesques et ça pique les yeux (pire que la pub !). Ce réseau nous a peu à peu grignoté… Il est facile d’avoir en un clic tous les artistes sous la main et de lui coller un « j’aime » pour lui faire signe qu’on est passé, mais on ne lui dit plus combien on l’aime vraiment. D’un coup de souris, tous nos artistes préférés se déroulent sur la même page (mais personnellement, je file toujours sur leur blog pour en voir davantage…) On ne prend plus le temps que l’on a pourtant encore dans notre sablier… C’est triste, très triste. Nous n’avons pas à vous dire qu’elle décision vous avez à prendre Soluto (l’accepteriez vous ?… pas sûre !), mais le choix que vous ferez sera de toute façon, le bon pour vous et c’est ce qui importe, non ? Juste une demande (avec ou sans rouge à lèvre d’ailleurs…), ne vous éloignez pas trop, je veux continuer à voir ce travail qui m’enchante, me tourneboule, me questionne, me ravie toujours. Et puis si vos couleurs n’étaient plus sur la toile, c’est comme si les arcades de la Place des Vosges n’existaient plus, ou les chaises du Parc du Luxembourg avaient été volées… A bientôt, Soluto… Pardon, reste t-il un peu de Saumur ?

  5. Tout pareil pour moi ; j’aime bien venir jeter un oeil sur votre blog en plus de Facebook … Je ne mets que rarement des commentaires car je ne sais pas exprimer les choses aussi bien que vous  ….

    Vous savez qui se cache derrière mon profil  … Et j’assume pleinement d’apprécier certaines citations de coelho ou Saint Exupery bien que je ne me sente pas visée par votre à « tire-larigot » !! (et j’aime les émoticônes aussi !

    Bonne réflexion sur l’avenir de votre Blog … Je vous souhaite de prendre les bonnes décisions … Donnez nous de vos nouvelles sinon vous allez nous manquer !…

    A bientôt Cher Soluto ….

    1. Oh, vous, chère Lolo je vous pardonne tout (enfin Coelho… quand même… soyez prudente…)
      J’espère que vous saurez me suivre jusqu’à cette nouvelle page…
      Amitiés…

  6. Suivant votre travail depuis quelques années, cette nouvelle me chagrine même si je me doutais qu’elle était inévitable (avec ces réclames croissant comme une mitose).

    Bien que ne m’étant jamais manifestée, la contemplation de vos toiles, croquis, esquisses et gribouilles parfois colorées avec élégance mais toujours d’un trait scabreux et précis, me donnent un grand plaisir. Et c’est sans hésitation que je déclare que vous êtes un des rares à exercer une fascination hypnotique sur mon esprit. 

    J’espère que votre public pourra toujours goûter aux délices de votre travail.

    Bien à vous, 

    1. Lu, c’est toujours un plaisir vif de savoir qu’on suscite un peu d’intérêt par la seule force de quelques dessins, de quelques toiles déposés sur un blog. J’espère que vous trouverez le chemin de celui-ci et qu’il saura toujours vous contenter…
      Au plaisir et à bientôt…

  7. Bonjour Soluto,

    Je fais partie de ces anonymes silencieux qui ouvrent leur ordinateur avec vos écrits, vos dessins ou vos toiles, en ligne de mire. Vous constituez avec quelques rares blogueurs mon horizon virtuel et êtes complice de mon évasion culturelle. Soyez certains que nous sommes nombreux, allergiques aux manifestations cliquables-jetables du réseau « social », à admirer intensément, parfois épisodiquement mais durablement, vos oeuvres et vos écrits.

    Continuez à nous éblouir !

    1. Cher Philippe, j’ai tardé à m’y remettre mais ça y est! Je repique au blog! Si le cœur vous en dit toujours j’espère vous recroiser ici. Merci de votre patience. A très bientôt…

  8. salut Soluto,

    « Où tu iras, je te suivra » disait St Exupery (bourré).

    Face de bouc a tué le blog, je vous avais prévenu (ou pas ?)

    Peut-être aussi qu’il n’était plus tellement alimenté…ou bien plus assez…

    Les histoires d’amour finissent mal…en général, chantait St Ex…

    LoL, Hub de Nantes

    1. Voilà hub, j’ai changé de crèmerie. Pourvu que vous restiez dans ma roue… Allez! On an other road again! (disait Jack, bourré lui aussi…)

  9. Moi aussi, je viens me régaler silencieusement chaque semaine de vos dessins.
    Ainsi que de ceux de quelques autres blogs qui sont rangés dans un dossier de liens nommé «toujours superbe». Vous y côtoyez Ida Goldberg, Rachel Deville, Lise Duclaux, Anders Nilsen…
    Moi non plus, je ne commente pas. Est-ce un tort ?
    Mais, puisque vous doutez, je prends la peine de vous écrire que je suis là.
    Et merci de continuer le blog pour la minorité qui regarde.

    muriel logist

    1. Chère Muriel vous êtes la bienvenue, encore et toujours, sur cette page… Je suis ravi de me savoir en bonne compagnie. J’espère que cette migration s’est bien passée. Je m’empresse d’aller voir votre page… Au plaisir…

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