Et maintenant?…

il y a 14 ans

 
 

« Oh, ben maintenant, qu’il me dit comme ça en me tournant le dos, y a plus qu’à attendre… Et reste pas là dans mes pattes avec ton carnet, ta gomme et tes crayons! Tu mets du désordre dans les secondes qui passent… Nan, même là c’est encore trop près… Recule et prend des leçons…

Moi, mon petit savoir-faire, il n’est pas de capturer des bonhommes sur des morceaux de papier! Il est dans l’art d’être au monde en en faisant le moins possible…

Recule que je te dis!  Tu empêches l’air de circuler dans les feuilles. Avec ton blabla incessant tu fais des rides sur l’eau du bassin. Même le bruit du pas des femmes sur le gravier crissant tu trouves le moyen de le corrompre!… Respire moins fort ! Arrête de mettre ton carnet de croquis entre toi et le monde… Il t’a reconnu, le monde ! En tout cas, il t’a fait une place.  C’est déjà beaucoup… Il se fiche bien de toi…»

Faire trois cents bornes pour entendre des bêtises comme ça ! Brûler du gas-oil et payer des parkings en plein Paris pour que monsieur me la joue grand sage ! Merci bien ! Je le lui ai dit ! Je le lui ai même chanté ! « Ton panthéisme est décousu ! Si ça continue on verra le trou de ton… Panthéisme est décousu ! »

Il m’a regardé drôlement. Il avait l’air consterné.

J’étais bien vengé !

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3 commentaires

  1. …. il ne reste plus qu’à croquer des chaises vides, elles ont parfois tellement à dire. J’en connais une, au jardin du Luxembourg, qui s’est lassée des arrière-trains des sénateurs, des fesses des amoureux et du popotin des retraitées. Aujourd’hui, elle n’accueille plus que la fiente des pigeons et un petit panneau trompeur qui parle de peinture fraîche. Elle me sourit parfois, lorsque les feuilles mortes des vieux fruitiers finissent leurs courses sur ses lattes de bois. Je crois qu’elle serait contente qu’un peu de ton encre immortalise sa tranquille dégénérescence et le subtil déséquilibre de ses pates fragiles. Mais les vivants qui boudent ont bien du charme aussi, surtout quand ils sont sensibles aux pas des femmes sur le gravier.

    A quand la suite des vies à la ligne ?


  2. Midi sonne. De grâce, éloignez-vous, madame.
    Il dort. C’est étonnant comme les pas de femme
    Résonnent au cerveau des pauvres malheureux
    ….

    N’ayant ni votre culture, ni votre mémoire, j’avoue que ce cher google m’a bien aidé à  retrouver « l’espoir luit comme un brin de paille… ». Et oui, il n’y a pas à tortiller, c’est un bon le Polo.

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