Portrait d’écrivain : Alphonse Boudard…

il y a 4 ans
Alphonse Boudard, encre de chine, dessin, soluto, lavis, auteur, roman
Lavis d’encre de chine et fusain, 21 cm x 29,7 cm, août 2021

Alphonse Boudard (1925-2000) est un auteur rigolo et logorrhéique.
Toute son œuvre sent le vécu, le crachat sanglant, la guerre absurde, l’abominable vie en collectivité, l’hospice, le sana, le foutre, le cachot et la démerde.
Son regard croque, sa plume gratte, pourtant rien ne frotte. Tout est fluide, troussé, captivant. Des tordus, des branques, des fourgues, des brutaux, des cavettes et des escrocs défilent sans jamais lasser. Tous ont un air de vérité incontestable qui dépasse le pittoresque et la caricature.
Parfois la nostalgie s’en mêle. Alors il devient poignant, pudique, redoutable de sobriété. On pense aux belles pages de Mourir d’enfance, quand il évoque sa mère, ou à Mariette, nouvelle qu’on peut lire dans Les enfants de cœur.
On ne trouvera pas dans ses pages de héros ni de salauds essentiels, pas d’autoflagellation ni d’excuses, mais des circonstances, une verve et le fameux désespoir poli qui fait rire.
Ses livres autobiographiques sont les plus beaux.

Portrait d’écrivain : Guillaume Apollinaire…

il y a 4 ans
Alcools, ¨Poèmes à Lou, Guillaume Apollinaire, encre de chine, dessin, soluto, lavis, auteure, poesie
Encre de chine et fusain, 21 cm x 29,7 cm, août 2021

« Une arme ô ma tête inquiète
J’agite un feuillage défleuri
Pour écarter l’haleine tiède
Qu’exhalent contre mes grands cris
Vos terribles bouches muettes »

Guillaume Apollinaire – Extrait d’Alcools

C’est à cause de lui que ma fille s’appelle Lou.

Portrait d’écrivain : Colette…

il y a 4 ans
les vrilles de la vigne, Sido, Colette, acrylique, encre de chine, dessin, soluto, lavis, auteure, poesie
Encre de chine sur papier préparé, 21 cm x 29,7 cm, août 2021

Comme le rossignol de la nouvelle qui manqua de mourir ficelé dans les vrilles de la vigne je me suis laissé attraper par la ligne tournée et chantante, sensuelle et raffinée de Colette. J’avais seize ans, j’étais mal dessalé et mon innocence, sans être crasse, trouvait à se désagréger dans ses pages.
Depuis elle ne me laisse pas tranquille toute une année. Arrivent toujours ces heures blanches, que je cherche à rehausser, où mon doigt indécis, courant sur les rayons de mes étagères, la déniche, la soulève et l’emporte.
Elle s’ouvre aux bonnes feuilles, sa féminité m’envahit et les pages prennent une odeur de peau, de blé haché ou de bête têtue.
Voluptueuse et cruelle, incisive ou languissante, elle a la puissance des entêtantes dont on s’éprend éperdument.
Je m’en méfie aussi un peu.