Mes confins, poème…

il y a 5 ans

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Fusain, feuille, mars 2020

Mes confins

Impossible de me coucher, de me reposer
Je lis, je dessine, je regarde des livres d’images
Je fais de courtes siestes n’importe quand
Je sens tous mes rythmes se chambouler
J’ai gagné un cran à ma ceinture
Les larmes me montent aux yeux à la moindre chanson
Je ne mets plus de chaussures
J’ai coupé la radio, rouvert des souvenirs de 1977
J’aimerais tant passer ma main sous une robe d’été

Le 23 mars 2020

Portrait en gris de Beigbeder…

il y a 5 ans

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J’adore ma fatigue. Faire la grasse matinée. Ne pas réfléchir tout le temps. C’est agréable de dormir debout. Les problèmes glissent… Ce sont des amis, ils m’aiment, ils sont drôles. On s’amuse, c’est grave ?

Frédéric Beigbeder ; Oona et Salinger (2014)

A l’amie qui n’a manifestement pas compris mon dessin posté ailleurs et qui se réjouissait que j’aie réglé son compte (???) à Beigbeder j’ai répondu :

Vous me laissez sans voix mon amie. Je n’ai pas de ces dégoûts, ou de ces aversions que vous me prêtez. Est-ce en rapport avec cette sinistre vidéo qui circule actuellement sur certains réseaux ? Si c’est le cas permettez-moi de vous donner mon point de vue. L’ironie, l’ironie la plus crasse et la plus imbécile peut surgir au détour d’un repas arrosé — ou pas d’ailleurs. Certaines compagnies poussent à la surenchère. L’humour est une projection de la pensée. Et la pensée n’est pas droite, ni bienpensante, ni parfois très maligne. Ce n’est qu’une pensée, pas un geste, pas un délit, pas un abus, pas une morale, pas un tract ni un manifeste. Je redoute la police de la pensée. Sur les réseaux elle est partout. Elle se gave de tout. La foule, toujours irresponsable et sans surmoi, réclame sans fin on ne sait quelle vengeance. Je crois pour ma part qu’on doit s’en protéger. Un jour on jugera un individu sur ses fantasmes avant de le confondre sur ses actes. Je me demande ce que nous aurons gagné.

Et je maintiens que cet auteur vaut le détour. J’ai un faible pour Nouvelles sous ecstasy. Jetez-y un œil, vous m’en direz des nouvelles (justement). Bien à vous…

Soluto

 

Les cuisses crémeuses et les attaches fines (de Buscema à Klimt)…

il y a 5 ans

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La pin-up que j’ai publiée hier c’était comme une envie de décalcomanie… Une fois finie j’y ai retrouvé l’influence de Chéret, de Buscema et de Raymond… On ne se méfie jamais assez de ses lectures d’enfance. Ce sont elles qui m’ont donné le goût d’un certain type de traits : un trait bandé, précis, incisif. Si ces heures passées à scruter les vignettes me revenaient d’un coup je crois que je pourrais de nouveau expérimenter le sentiment d’éternité.

Aujourd’hui ma pin-up ressemble plus à une viennoiserie… Parce que s’il y avait dans mon panthéon le puncheur Buscema (et Kirby et Romita), il y avait aussi Klimt et les anorexiques d’Egon qui m’en mettaient plein la vue…

Tout est bon pour se forger le goût. Les coups de poing au ventre ainsi que les délicatesses qui caressent l’œil.

J’aime le massif et le gracile, les cuisses crémeuses et les attaches fines.

En avant Germaine ! André Hardellet…

il y a 5 ans

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« Lourdes, et lentes. Prenant bien leur temps pour reluire et faire reluire. Nourrices, mères, sœurs. Pleines de lait, de sécrétions, d’organes mous. Les autres, les maigres, les rapides, retournez à vos enfers étroits.
Germaine était lourde, lente.
Je vais employer des mots sales. Il le faut. Il faut que je vous tire de votre sommeil et de votre hypocrisie, que je vous explique comment ça se passe.
Gueulez au charron, ameutez les pouvoirs publics tant que vous voudrez, mais accordez-moi ceci ; je reste encore bien en deçà de vos divertissements cachés, de vos ballets oniriques.»

Lourdes, lentes d’André Hardellet.

Collection L’Imaginaire, Gallimard