Le pubis de lumière… (Schiffter, Nori)

il y a 12 ans

La couverture du dernier ouvrage de Schiffter, Le charme des penseurs tristes, a tout de suite retenu mon attention. L’auteur de la photo, Nori, a su capturer, au fond d’une sorte d’entonnoir de lumière, un personnage solitaire descendant vers la mer. Un individu minuscule avançant sur une route déserte entre un château et la végétation, le masculin et le féminin, la culture, la nature… Toutes ces choses qu’on ne manque pas de projeter pour peu qu’une image somptueuse vous résiste un peu.
C’est en renonçant à examiner la photo dans le détail, et en prenant un peu de recul, que s’est levé ce pubis de lumière… Je n’ai pas pu résister. J’ai, à partir de cette photo, réalisé le montage ci-dessus.
Schiffter n’en a pas été fâché puisqu’il l’a publié sur son blog.
Vous pouvez vous lancer dans ce livre. Si d’aventure il n’était pas pour vous, vous n’y comprendriez rien et en sortiriez indemne. Mais à l’inverse, si ce texte vous trouve, il déploiera son charme et vous touchera profondément. Peut-être même durablement.
Je vous livre l’une des phrases de l’auteur que j’ai recopiée afin de ne pas la perdre trop vite « Le sentiment tragique de la vie répugne à l’esprit de sérieux, sa parodie vulgaire. »

Qui dit mieux?


http://lephilosophesansqualits.blogspot.fr/

http://www.claudenori.com/

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Montage à partir de la couverture du dernier livre de Schiffter  

septembre 2013

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5 commentaires

  1. Cher Soluto,

    Quelques lectrices m’ont fait cette remarque. À vrai dire, je n’avais rien vu de tel. Mais ce pubis de lumière — quelle belle formule ! — me saute maintenant aux yeux (si je puis dire).

    Encore merci pour ce montage et pour vos mots.

    À vous,

    Schiffter

  2. Cher Soluto,

    Avant que vous l’indiquiez, Je n’avais pas songé un seul instant à imaginer ce minuscule personnage descendant vers la « mère » et noyé dans un « pubis de lumière »… 

    C’est très freudien tout ça. Mais pourquoi pas.

    Dans cette optique on pourrait peut-être rapprocher cette photographie d’un dessin d’Alfred Kubin : (cf. ce lien vers ligne 58)

    http://revel.unice.fr/oxymoron/index.html?id=3275

    A contempler cette belle couverture, au-delà d’être saisi par une ambiance empreinte de spleen, j’avais à la vérité surtout été frappé par la similarité du bâtiment perché face à la mer sur un rocher, avec l’hôtel des tourelles au Crotoy, suspendu au-dessus de la Baie de Somme. Là où j’ai passé mes meilleures heures en compagnie des oiseaux. 

    Chacun projette ce me semble ses souvenirs et nostalgies – ou ses démons sur le monde… 

    Mais que reste-t-il alors du « réel » ? 

    Bien cordialement

    Axel

  3. Cher Soluto, lorsque j’ai vu votre montage apparaître sur le blog de monsieur Schiffter je fus heureux de me rendre compte de la similitude d’évocation d’un pubis, à la différence que je n’y percevais pas du tout la dimension de la lumière. J’y trouvais au contraire un spleen allemand de bord du Rhin, une lumière brouageuse (cet adjectif ne veut rien dire, il me vient ici en écrivant pour tenter de décrire cette lumière et du coup je le tente). Au reste, l’image de la plume Sergent-Major suggérée par une de vos fidèles me sied tout particulièrement. Enfin, impossible d’exclure Magritte évidemment. Avec toutes mes amitiés.

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