
L’étoile a pleuré rose au cœur de tes oreilles,
L’infini roulé blanc de ta nuque à tes reins
La mer a perlé rousse à tes mammes vermeilles
Et l’Homme saigné noir à ton flanc souverain.
2 commentaires
Acrylique sur papier 21 cm x 29,7 cm août 2013
…
Détail du papier ci-dessus…
…
Mise à jour du site Soluto
(nouveaux dessins, tableaux inédits dans la rubrique Peintures… Bonne visite)
(Toujours extrait de la même toile à venir… Quel suspens!)
Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près. Assise sur ma grande chaise,
Mi-nue, elle joignait les mains.
Sur le plancher frissonnaient d’aise
Ses petits pieds si fins, si fins. Je regardai, couleur de cire,
Un petit rayon buissonnier
Papillonner dans son sourire
Et sur son sein, – mouche au rosier. Je baisai ses fines chevilles.
Elle eut un doux rire brutal
Qui s’égrenait en claires trilles,
Un joli rire de cristal. Les petits pieds sous la chemise
Se sauvèrent : » Veux-tu finir ! «
La première audace permise,
Le rire feignait de punir ! Pauvrets palpitants sous ma lèvre,
Je baisai doucement ses yeux :
Elle jeta sa tête mièvre
En arrière : » Oh ! C’est encor mieux !… Monsieur, j’ai deux mots à te dire… «
Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D’un bon rire qui voulait bien… Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.
Arthur Rimbaud
Les Bienfaits De La Nuit. À Raoul Lafagette.
Quand le chagrin, perfide et lâche remorqueur, Me jette en ricanant son harpon qui s’allonge, La Nuit m’ouvre ses bras pieux où je me plonge Et mêle sa rosée aux larmes de mon coeur. À son appel sorcier, l’espoir, lutin moqueur, Agite autour de moi ses ailes de mensonge, Et dans l’immensité de l’espace et du songe Mes regrets vaporeux s’éparpillent en choeur. Si j’évoque un son mort qui tourne et se balance, Elle sait me chanter la valse du silence Avec ses mille voix qui ne font pas de bruit; Et lorsque promenant ma tristesse moins brune, Je souris par hasard et malgré moi, - la Nuit Vole, pour me répondre, un sourire à la lune.
Maurice Rollinat (1846-1903)
Bonjour cher Soluto,
Réjouissant, à l’évidence, et inquiétant, au réveil ce matin, de découvrir votre nouveau (Détail d’une toile). Votre étoile est-elle part de la toile en son entièreté, jouxte t-elle votre précédent Bout de toile (extrait avec deux femmes) ?
Cette femme étoile, vous l’aimez ; vous saisissez avec une infinie pudeur, un peu comme si votre main avait effleuré, caressé la toile, l’infime courbure de sa nuque, son regard noir et pudique, scellé des blessures tues de son âme…L’émotion du peintre face au modèle se voudrait être maîtrisée, pourtant elle éclate : deux carrés fenêtres en fond et les points verts de l’espoir augurent une suite heureuse. On l’espère.
Le choix de ce mystérieux quatrain de Rimbaud est idéal. J’en parlais il y a longtemps, voilà, si intérêt, ma tentative d’explication du poème L’étoile a pleuré rose
http://nuageneuf.over-blog.com/article-rimbaud-l-etoile-a-pleure-rose-68430048.html
—
Votre expo. de Bruxelles s’est terminée dimanche dernier. Nous direz-vous si vous êtes satisfait, cher Soluto ?