Acrylique sur panneau, 30 cm x 40 cm, Janvier 2017
(On a ri, on s’est baisé, sur les neunoeils, les nénés…)
Au mur…
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Papa… Toujours tu courras sur la plage ! Toujours je te poursuivrai avec mon seau d’eau de mer qui bringuebalera au bout de mes bras tendus. Et jamais, même quand tu seras vieux, je ne te rattraperai… Je te verrai à jamais à genoux dans le sable, les fesses en l’air, pour bâtir notre château tout en douves et créneaux, si joliment décoré de coquillages.
Et toi maman, tu n’en finiras jamais de relire ces bouquins compliqués dont les titres à eux seuls sont de profondes énigmes. Tes cours d’aquagym pour mincir et tes exercices de respiration feront de toi la plus belle contre toutes les autres et à tout jamais.
Je vous sais pour l’éternité derrière moi vous tenant par la main, épaule contre épaule, le soir à la promenade quand le ciel devient mauve, et je serai toujours sous votre regard bienveillant celui qui poussera tendrement une sœur qui, sans cesse, s’endormira en souriant…
Même quand elle ne sera plus là, que les années auront passé, je reconstruirai par mon imagination la seule vraie vie qui vaille et qui jamais ne saura passer…
Sur la palette de verre coulent des rinçures incertaines…
Des gris opalescents s’étalent, des bleus de cobalt sèchent et deviennent paillettes…
De grosses noisettes de gloss varnish sont corrompues par un filet de vermillon…
Des soies de porc mal lavées et des poils de martre qui ne refont la pointe qu’entre mes lèvres pincées vont sans cesse cueillir la couleur…
Parfois le sillon de ma langue devient un peu jaune, ou rose, ou vert…
Benny Goodman boit un jus amer avec moi…
Un carreau de chocolat aux noisettes…
Une vie en or, je vous dis…
Dans les ch’veux, à plein bécots, pondus comme des oeufs tout chauds…
Vous voulez que je vous la chante ?
¸¸.•*¨*• ☆
Avec plaisir ! Je vous donne le la…
Elles ont le monde entre leurs seins
Et nous sommes des oiseaux perdus
Des ptérodactyles en déclin
Avec des sentiments tordus. Thiéfaine
Bien à vous
Florent
Cher Florent, je suis allé voir le texte de ce Thiéfaine que je ne connais pas. Position basse, le garçon. Petite forme aussi… Ah, l’hystérie masculine, ce goût des larmes, cette déification de la femelle, cette envie sournoise de dominer par la prière ou la supplication… « Elles ont le monde entre leurs seins », qu’il dit, cet oiseau perdu, ce ptérodactyle aux sentiments tordus. J’espère que sa musique le sauve un peu. J’avoue n’avoir pas eu le courage de me la glisser dans le cornet. N’en prenez pas ombrage, Florent, mais ce gars-là n’est pas pour moi. Trop vibrant, trop guimbarde, trop à la lèche… Ne soyez pas froissé, Florent, et passez un beau dimanche…
Vous le dézinguez mon zigue Thiéfaine et vous savez écrire.
Bon, j’avais pensé à lui en voyant votre tableau, je n’y reviendrai pas. Tous les goûts sont dans ma nature.
Florent
Ça, par contre, c’est une autre came ! Le fond, la forme, la caresse et le pénétrant ! Yes…