Huile sur toile, 50 cm x 70 cm, 2016
Détail…
6 commentaires
Depuis, la toile est finie. Je viens de retrouver cette photo, prise à la va-vite, dans de mauvaises conditions, mi-avril. J’en réalise de temps en temps pour voir l’avancement des travaux, garder un souvenir des premières couches. Là, on ne voit qu’un tiers de la toile. Je la posterai entière dès que j’aurai pris la peine de ressortir mon vieux réflex, qui prend la poussière mais qui reste incomparable pour réaliser des images fidèles.
Je ne sais plus comment c’est arrivé, mais je me revois à ce moment précis où je suis debout, silencieux, devant le grand coffre ouvert. Sans doute ai-je essayé à un moment de tirer la roue vers moi, comme je le faisais presque à chaque fois que je venais dans ce bureau. Je ne sais plus rien du probable étonnement qui a dû me saisir quand la lourde porte qu’on avait oublié de fermer s’est ouverte sans un bruit. J’ai beau multiplier les efforts de mémoire, les deux séquences s’enchaînent, distinctes, sans que je parvienne à faire la transition. Pour la première fois je suis seul devant la gueule béante de ce monstre de fonte et d’acier. Il y fait sombre, il y fait froid, un enfant comme moi, si l’on retirait les quatre tablettes métalliques, pourrait y tenir. L’idée m’en est venue et j’ai frissonné. Je me suis immédiatement senti en faute. J’ai redouté ou espéré qu’on me surprenne en flagrant délit. J’ai avancé les mains… Il y avait deux magazines, une enveloppe de papier kraft avec des photographies et trois ou quatre boites en carton. Pas de billets de banque, pas de courriers, un peu de paperasse sur la plus haute tablette… Finalement bien peu de choses par rapport à ce qu’un tel meuble aurait pu contenir de secrets…
Acrylique sur toile, 50 x 50 cm, en demi sommeil…
Et sinon, l’on trouvera ici, sur le site de L’Art sur la Planche de quoi s’offrir un original de bibi! J’en recause tout bientôt…
Voilà un titre tout à fait mystérieux…la fenêtre est-elle un havre quand on est au bureau ? Ou bien le bureau est-il lui-même un havre dans une vie agitée, pour ne pas dire turbide ?
Je joue, mais j’ai bien vu, quand même, la majuscule …
Ce que j’aime, dans votre tableau, c’est l’harmonie des couleurs. Ces bleus et ces ocres sont comme mariés, entre eux depuis toujours. Ils se parlent sans une parole.
Très bonne année, cher Soluto !
¸¸.•*¨*• ☆
Le Havre de la fenêtre du bureau ? Un private joke à destination d’une toute petite poignée qui savent ce qu’est ce bureau-là et ce qu’on y entend. Un titre à la Colette, que j’aime tant. (En ce moment je relis Prisons et paradis. Je pense que ces courts textes, s’ils ne sont pas encore passés par vous, vous plairaient.) J’ai voulu peindre cette portion de ma ville en couleurs tièdes et froides… Indigos, terres de Sienne, Jaunes de Naples… Belle année à vous Célestine… Merci de votre attention soutenue, que 2016 vous enchante…
Pas de texte aujourd’hui ?
Vous ne perdez rien pour attendre, Alfonso… Belle année à vous…
Ainsi vous avez un bureau…avec vue!
Moi, qui vous imaginais haletant attelé à la Tâche en un atelier à peine éclairé par quelque verrière vieillotte,
penché à explorer les courbes des femmes; vous nous faites découvrir un Havre tout propret aux couleurs italiennes, certes froides, mais italiennes quand même…les deux cheminées sont-elles votre Vésuve, monstres endormis ayant sédimenté tous les habitants de la cité?
Bien à vous.
Mais qui vous dit qu’il s’agit de mon bureau ? Gardez-vous des déductions hâtives… Mon atelier est ailleurs. C’est une coquille dans laquelle je puis de moins en moins facilement me mouvoir tant les toiles s’accumulent. Je me tiens dans mon carré de lumière. Aussi peut-on souvent me voir à ma fenêtre — mon antre est à l’entresol d’une jolie maison — penché sur ma toile, le regard oblique sur ses courbes que vous évoquez et que je me dois de protéger de la curiosité des quidams qui se baguenaudent… J’explore à pleines pâtes… Quant aux deux phallus ils sont une curiosité de la porte Océane. Où qu’on soit il suffit de tourner la tête pour les apercevoir. Quand le ciel est bas ils ont la pointe dans les nuages… Ravi de vous retrouver cette année chère Françoise…