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Samedi en Normandie, la pluie qui s’oublie sur mes vitres, le thé qui refroidit trop vite, les Delacre qui s’effritent et les miettes d’amande qui se mélangent aux chiures de gomme. Plus tard la Duvel au goulot et le jambon cru chiffonné dans son papier, le saucisson à l’ail fumé, le riz camarguais, d’hier, tassé dans un ramequin de porcelaine, une pomme et trois noix… Voluptés de la nutrition, joie de la solitude. Dessiner méchamment.
Encre de chine, couleur numérique, 15 cm x 21 cm
…
Voici un beau tango-duo.
C’est une histoire assez malheureuse entre Lui et Elle.
Parce que Lui il est frivole, et Elle, Elle s’en était bien aperçue qu’il était frivole.
Mais, comme lui, au fond, Il est malheureux d’êtr’ frivole, Il veut lui expliquer;
Mais Elle, ell’ comprend pas parce qu’elle est sourde. Alors elle lui dit toujours :
« Qu’est-ce que tu dis ? »
Et c’est pour ça qu’c’est difficile car il faut que je fasse à la fois la voix de Lui et la voix d’Elle…
Mais j’vais le faire quand même parce que quand on est artiste, il faut faire tous les genres… J’ai vu tes yeux de braise
Au pied d’une meule de foin.
Tu revenais des fraises
Et moi d’l’herbe aux lapins.
Je t’ai dis « il fait chaud ».
Tu m’répondis « Pour sûr ».
Tu m’en avais dit trop.
Ça m’a fait une morsure. Pour sûr
Elle: Qu’est-ce que tu dis ?
J’t’ai pas offert de fleurs,
Pour sûr
Elle: Qu’est-ce que tu dis ?
Mais j’t’ai montré mon coeur.
Tu l’as pris dans tes p’tites mains légères
Comme un p’tit papillon de Bruyère,
Pour sûr.
Elle: Qu’est-ce que tu dis ?
Tu l’as pris sans chercher,
Pour sûr.
Elle: Qu’est-ce que tu dis ?
Tu l’as vite déniché.
C’est vrai que toi tu l’savais bien
Que mon coeur, j’l’avais sur la main. Mais comme je suis frivole,
J’ai un coeur d’artichaud.
Sous la brise il s’envole.
Je sais que c’n’est pas beau.
Les feuilles, une à une,
En les voyant tomber,
Pour comble d’infortune
Tu m’les as piétinées. Pour sûr
Elle: Qu’est-ce que tu dis ?
Que mon coeur est en deuil.
Pour sûr,
Elle: Qu’est-ce que tu dis ?
J’ai pleuré sur mes feuilles.
J’n’y peux rien, j’ai l’âme trop généreuse
Et un coeur pour les familles nombreuses.
Pour sûr,
Elle: Qu’est-ce que tu dis ?
C’était clair comme du verre.
Pour sûr,
Elle: Qu’est-ce que tu dis ?
Fallait voir à travers. T’es sourde ?
Mais toi tu m’as tout piétiné.
Tu m’en as fait du verre pilé. Toute ma raison s’égare.
J’enfante la douleur.
Quelle sensation bizarre,
Quand on a plus de coeur.
Ça me fait un grand vide
Et de mes deux beaux seins,
Je n’ai plus qu’un saint Placide
Et une marque à sein. Pour sûr,
Elle: Qu’est-ce que tu dis ?
C’est l’histoire de mon coeur,
Pour sûr,
Elle: Qu’est-ce que tu dis ?
Qui finit dans l’malheur.
Notre amour est une barque en détresse.
Va falloir lancer le S.O.S.
Pour sûr,
Elle: Qu’est-ce que tu dis ?
Il fallait qu’ça arrive.
Pour sûr,
Elle: Qu’est-ce que tu dis ?
Je vais à la dérive.
Adieu la vie et l’aventure (Parlé:) Oui mais heureusement… que Fluctuat nec mergitur aussi
Elle: Qu’est-ce que tu dis ?
Toi… si tu me r’dis « Qu’est-ce que tu dis ? »… J’vais finir par te l’dire… Tu vas voir…
Pour sûr interprété par Bourvil
Une pionne à couette ne peut pas être si mauvaise que ça.
plaintes sans suites… tu l’avais pas volée celle-là !
A voir son bandana rouge, on l’imagine volontiers motarde votre joueuse de tennis peu académique. Il faut dire qu’avec son corps de ballerine et ses mains de pianiste, elle aurait peut-être du mal à devenir jockey. Cheval mécanique donc. En tous les cas, vous nous régalez en réussissant à ce point une silhouette expressive. Merci
Oh la la … quelle rentrée avec un tel personnage ! elle fait peur de dos , mais de face ??? les pauvres élèves .
Excellent tout ça, comme à votre habitude cher Soluto. Et après le revers, vous nous promettez l’avers ; nous surveillerons et l’attendons avec impatience. Bravo !