Un jour loin de soi
Un jour monochrome, mat, plat comme un plat
Sans histoire, ni relief
Sans creux, ni bosse
Sans cri, ni couac
Un jour raide
Qui rebute et qu’on clabaude
Un jour sans faux-plis, ni faux-plat, ni faux-pas
Un triste plat du jour
D’un jour sans appétit, sans estomac,
Sans mordant, sec et dévitaminé, sans saveur,
Ni service complice, ni ferveur qu’on place
Dans rien
Un jour loin de soi
Sans sketch-book, ni bloc-notes, ni bâtons de graphite
Délivré des livres et des brosses
Alangui dans de beaux draps, sans bras blancs de femme
Sans room-service, ni café, ni jus d’orange, ni rideaux rabattus, ni contre-jour
Loin des frôlements de presque, des traitements de textes
Remuer non, rester là, serti d’ennui,
À l’abri des hommes
Éboulé, aboulique
Bailler ballant sans pitch, sans accroche, sans pêche
Petits plats dans l’écran des tablettes aux pétillants pixels
Des plans sans éclats, sans clinquant, s’évaporent
Les heures sans contours, sans attente, s’envasent,
Les appels en souffrance, les notifs et les alarmes désarmées
Les à tu et à toi et tout le tralala se taisent
On songe aux sentiments falsifiés
Sans y croire, sans y cuire, sans s’y fier
Mais aussi aux romans qui mûrissent, rancissent, se décolorent
Aux dessins qu’on avorte par la pensée
A tout ce qui ne sera pas
Saoul de térébenthine, de mots crus, de bruine, d’absence
Coffre-cœur inviolable caché dans un ourlet de chair rouge
On ne pleure, ni ne prie, ni ne plie, ni ne pense
On peine
S’en retourner à soi demain
Soluto, novembre 2017
Le 9 novembre dernier Jean-Claude Lalumière (clic) écrivait le billet que voici sur son blog :
Journal, solitude, invitation et auberge espagnole : Wilkommen, bienvenue, welcome
Chaque soir, ou presque, depuis six mois maintenant, je raconte en dix lignes au moins, parfois vingt, rarement plus, la journée qui vient de s’écouler. Presque chaque soir. Même en ligne, l’exercice reste solitaire. J’ai parfois l’impression de boire tout seul au comptoir. Je suis nostalgique d’une époque où internet n’avait pas encore inventé les blogs et où l’expression y était encore collective, comme avec Antidata, avant que la revue ne deviennent maison d’édition. Pour rompre cet isolement, j’ai décidé d’ouvrir ce blog à des invités, de leur demander de raconter une journée de leur choix, Une journée particulière, inoubliable, ou au contraire banale, comme une autre, une journée imaginaire, rêvée, idéale, de cauchemar, une belle journée, de solitude ou entre ami, une journée à oublier, qui ne mérite pas d’être notée, la dernière, la prochaine, sous le soleil ou sous la pluie, à la mer, à la campagne, une journée de travail, de vacances, de farniente, de shopping, de fête ou même une nuit. A eux de voir. Leurs journées viendront s’ajouter aux miennes, sans contrainte (ils sont libres de produire ce qu’ils veulent : texte court ou long, poésie, chanson, vidéo, photos…) Une sorte d’auberge espagnole, d’atelier d’écriture, de création permanent… (…) https://jclalumiere.blogspot.fr/
Puis il m’invita à y aller de ma journée… Je vous ai donc recopié mon poème, ma participation, ma réponse à l’invitation (sorte d’Invitation au Voyage – sur place – pour ma part)…
Jean-Claude Lalumière et moi avons fait côte à côte une rentrée littéraire, celle de janvier 2013 ; lui avec La Campagne de France et moi avec Glaces sans tain. C’était au Dilettante. Nous avons signé nos services-presse ensemble et même rincé avec le taulier et son équipe une bouteille de rouille qu’il avait apportée.
Il me tarde de le lire
Et si vous saviez, Laurence, comme il me tarde aussi que vous me lisiez… A très bientôt. Profitez bien de l’été !
Jolie photo
C’était avant la séance de signatures aux journalistes qui avaient déjà chroniqué mes « Glaces sans tain »… Je n’en ai peut-être pas l’air mais je me creusais la tête pour trouver des dédicaces attrayantes !
Vous n’en avez pas l’air effectivement ! Vous avez toujours la réplique et les mots faciles j’ai un peu de mal à vous imaginer vous creusant la tête…. Photo réussie en tout cas !
Détrompez-vous ! La bonne réplique se travaille, les mots faciles sont trompeurs ! Une dédicace est une adresse, et si l’on veut qu’elle touche il convient de viser juste… Merci des pouvoirs que vous me prêtez, et de toute votre attention…
Quelle joie ineffable de vous lire…Mais quoi, il faut attendre septembre ?
J’attendrai donc.
¸¸.•*¨*• ☆
Chère Célestine, un peu d’attente ne fait qu’augmenter le désir, c’est bien connu. Septembre n’est pas si loin… D’ici là j’aurai sans doute l’occasion d’évoquer encore mon livre. Merci de votre attention, de votre bienveillance…
Vous êtes un hédoniste, cher Soluto…
¸¸.•*¨*• ☆
Mon coeur n’est pas las de l’attendre.
Florent
Joli cher Florent ! Et puisque vous évoquez la chanson, en avant la musique ! Merci de votre commentaire.
Il y a une poire de vitesse : alors impossible de résister.
Ce roman, un gif !
Mieux vaut une poire de vitesse qu’une pomme de discorde cher Alf… Ravi de vous voir passer par ici…
Enfin quelque chose de tangible à emporter de vous, même si, je vous l’avoue j’ai imprimé quelques tableaux sur papier glacé voguant avec moi sur des flots déroutants.
J’en évalue déjà l’épaisseur, le poids, avant d’en imaginer le goût et me voilà, enfant, bavant devant la vitrine du pâtissier…vivement l’automne bon dieu!…vivement l’automne!
Patience, il arrive. En tout cas merci de votre attention et de votre intérêt. A très bientôt, donc…
Bonsoir , j’ai eu le privilège de vous lire en avant première ; j’ai adore votre patte ; votre point de vue sur la famille française , actuelle ; je vous imagine , gros matou observant dans un coin LES déchirures et LES rapprochements de tous les membres de cette famille ; un vrai bijou ; merci
oh, oh mais qui êtes-vous pour l’avoir lu avant tout le monde ? Sans doute avez-vous reçu le livre via le Service Presse… Je suis heureux que ce roman vous ai plu, et que vous mettiez l’accent sur son côté contemporain. A très bientôt peut-être. Au plaisir Cat…