‣ Rubrique : Soluto
A pas de plomb et de glace…
Stylo Couleur numérique…
— Pardonner quoi ?
— Pour cette môme : je ne vois pas d’autre moyen pour t’empêcher de pleurer encore que de m’en occuper tout de suite. Allez, en route : on retourne à Paris, je serai chez elle avant minuit. Tu m’attendras dans la guinde, et ensuite dodo, un jour, deux jours, huit jours, tant qu’on voudra. Ça faisait un sacré moment que j’avais envie de la scier, mais il a fallu ce matin et tes lettres pour me décider… toujours ce désir bête de casser sans effraction, que veux-tu. Mais lorsqu’il faut passer à tout prix, et crac, et boum, tant pis : elle va raquer la peine que je t’ai faite.
Albertine Sarrazin L’Astragale 1964
I get a kick out of you…
Stylo-bille Couleur numérique…
My story is much to sad to be told
But practically everything leaves me totally cold
The only exception I know is the case
When I’m out on a quiet spree, fighting vainly the old ennui
And I suddenly turn and see
Your fabulous face I get no kick from champagne
Mere alcohol doesn’t thrill me at all
So tell me why should it be true
That I get a kick out of you Some get a kick from cocaine
I’m sure that if I took even one sniff
That would bore me terrifically too
But I get a kick out of you
I get a kick every time I see you standing there before me
I get a kick though it’s clear to me, you obviously don’t adore me
I get no kick in a plane
Flying too high with some guy in the sky
Is my idea of nothing to do
Yet I get a kick out of you
La poupée du diable…
Stylo-bille Couleur numérique…
L’assassinat
C’est pas seulement à Paris
Que le crime fleurit
Nous, au village, aussi, l’on a
De beaux assassinats Il avait la tête chenue
Et le cœur ingénu
Il eut un retour de printemps
Pour une de vingt ans Mais la chair fraîch’, la tendre chair
Mon vieux, ça coûte cher
Au bout de cinq à six baisers
Son or fut épuisé Quand sa menotte elle a tendue
Triste, il a répondu
Qu’il était pauvre comme Job
Elle a remis sa rob’ Elle alla quérir son coquin
Qu’avait l’appât du gain
Sont revenus chez le grigou
Faire un bien mauvais coup Et pendant qu’il le lui tenait
Elle l’assassinait
On dit que, quand il expira
La langue ell’ lui montra Mirent tout sens dessus dessous
Trouvèrent pas un sou
Mais des lettres de créanciers
Mais des saisies d’huissiers Alors, prise d’un vrai remords
Elle eut chagrin du mort
Et, sur lui, tombant à genoux,
Ell’ dit : » Pardonne-nous ! « Quand les gendarm’s sont arrivés
En pleurs ils l’ont trouvée
C’est une larme au fond des yeux
Qui lui valut les cieux Et le matin qu’on la pendit
Ell’ fut en paradis
Certains dévots, depuis ce temps
Sont un peu mécontents C’est pas seulement à Paris
Que le crime fleurit
Nous, au village, aussi, l’on a
De beaux assassinats
Georges Brassens 1962